À l’occasion de l’ouverture de l’année académique 2025-2026 à l’Institut Supérieur Théophile Verbist,ISTV en sigle, l’abbé professeur Raymond Matanda a livré une leçon inaugurale d’une rare intensité intellectuelle et morale. Devant une foule composé d’étudiants, d’enseignants et de personnalités locales, il a déclaré sans détour :
« L’Afrique est une grande gaspilleuse de temps, d’argent, de talents et d’énergie », appelant à une prise de conscience urgente et à une mobilisation collective pour sortir du sous-développement.
Intitulée vers la voie de notre participation au développement de notre milieu et de notre pays, cette leçon a décortiqué les causes profondes du retard Africain, en particulier Congolais, en matière de développement. Le professeur Matanda a convoqué plusieurs penseurs, dont l’auteur Kabou, pour appuyer son analyse. Selon Kabou, les Africains sabotent tout ce qui pourrait fonctionner durablement au profit du plus grand nombre, préférant le bricolage, l’improvisation et la navigation à vue à la rigueur et à la cohérence.
Le prélat catholique de Tshilomba a illustré ce constat par un exemple local. Le territoire de Luilu, richement encadré par des rivières telles que la Lubilanji, la Luilu, la Mbujimayi, la Kamutambayi et la Yabuyi.
« Qu’est-ce que la population fait de ces rivières qui sont des richesses naturelles ?,» s’est-il interrogé en déplorant l’absence d’exploitation rationnelle de ces ressources.
Plus loin dans son discours, il a cité Kabou :
« L’Afrique ne se meurt pas : elle se suicide dans une sorte d’ivresse culturelle pourvoyeuse de seules gratifications morales. Les injections massives de capitaux n’y pourront rien. Il faudrait d’abord désintoxiquer les mentalités, remettre les pendules à l’heure, et surtout placer les individus face à leurs incontournables responsabilités »
Le professeur Raymond Matanda a dénoncé une mentalité d’assistanat profondément ancrée : « Beaucoup d’entre nous sont persuadés que leur destin doit être pris en charge par des étrangers. » Pour lui, le développement ne viendra pas de l’extérieur, mais de l’intérieur :
« Il nous faut nous mettre au travail, nous organiser, nous mobiliser et surtout, cesser d’attendre que l’autre vienne travailler à notre place.»
Il a insisté sur la nécessité de redonner sens au travail, tant intellectuel que manuel, et de sortir de la paresse qui, selon lui, caractérise trop souvent les Congolais et les Africains.
« Même pour nourrir votre femme et vos enfants, vous attendez que l’autre vienne travailler à votre place. Il n’a aucun intérêt pour vous et pour vos enfants !, » a-t-il lancé à la caméra de lucommedias.cd.
En conclusion, Raymond Matanda a appelé à une révolution mentale, à une responsabilisation individuelle et collective, et à une réappropriation du destin africain. Son discours, à la fois lucide, provocateur et porteur d’espoir,a résonné comme un appel à l’éveil des consciences et à l’engagement citoyen.
Gael Sabue Matand’a Kapol










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