Dans les rues de Mbuji-Mayi, l’Institut Kalenda Mudishi résonne encore dans les mémoires comme un symbole de l’excellence éducative. Cette école, qui a vu passer parmi ses élèves le président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, devrait aujourd’hui incarner un modèle de développement et de modernisation dans le Grand-Kasaï. Pourtant, la réalité sur le terrain est tout autre.
L’Institut Kalenda Mudishi, autrefois un pilier du système éducatif local, est désormais un établissement à l’agonie. Les travaux de construction et de modernisation, jadis annoncés comme une révolution, sont au point mort. Les ouvriers ont déserté le chantier, laissant derrière eux un édifice inachevé et des élèves livrés à eux-mêmes. L’ambition de transformer cette école en un lieu d’apprentissage aux standards internationaux semble désormais un rêve lointain.
Pendant que les autorités gardent le silence, les premières victimes de cette négligence restent les enfants. Privés de salles de classe fonctionnelles, ils suivent les cours sous des manguiers ou en plein soleil, exposés aux intempéries et aux aléas du climat. Sans bancs ni tableau adéquat, le savoir se transmet dans des conditions indignes du 21e siècle. Cette situation met non seulement en péril leur apprentissage mais aussi leur avenir.
Face à cette impasse, personne ne semble porter la voix de ces jeunes apprenants. Le prestige d’antan de l’Institut Kalenda Mudishi s’efface peu à peu, rendant l’école de moins en moins compétitive dans le circuit éducatif de la région. Mais ces enfants, eux, refusent d’abandonner. Ils crient au secours, espérant que leur appel sera entendu, que l’avenir de leur école et, par extension, leur propre avenir, ne sera pas sacrifié sur l’autel de l’inaction.
Gaël Sabue Matand’a Kapol
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