Ce qui devait être un modèle d’innovation et de réponse rapide à la crise du logement s’est transformé, six ans plus tard, en un chantier fantôme envahi par la brousse.
Les maisons préfabriquées construites à Mbuji-Mayi au site PMKO dans le cadre du programme présidentiel des 100 jours du premier mandat de Félix Tshisekedi sont aujourd’hui laissées à l’abandon, victimes d’un désintérêt flagrant et d’une gestion opaque.
Annoncé en grande pompe en 2019, le projet des maisons préfabriquées visait à offrir des logements décents, rapides à monter et abordables, pour répondre à la crise d’habitat dans plusieurs provinces du pays, notamment au Kasaï-Oriental.
Mbuji-Mayi, capitale diamantifère, avait été choisie comme l’un des sites pilotes. Des structures métalliques modernes, des matériaux importés, et des logements à deux niveaux devaient révolutionner le paysage urbain local.
Plusieurs millions de dollars, mobilisés sur les fonds publics dans le cadre du programme phare des 100 jours qui a lui-même été au centre de multiples controverses pour mauvaise gouvernance et surfacturation. La réalité aujourd’hui est tout autre. L’image parle d’elle-même.
Des herbes sauvages étouffent les structures métalliques, les maisons sont inachevées ou désertes, le site a perdu toute forme d’entretien. Aucun panneau d’explication, aucun ouvrier, aucun habitant. Un silence de plomb plane sur ces constructions pourtant pleines d’espoir à l’origine.
Le site PMKO est devenu aujourd’hui,un repaire pour serpents, rongeurs et délinquants, tandis que les jeunes curieux viennent y prendre des photos d’un projet devenu, pour beaucoup, un symbole d’échec et de promesses non tenues. À l’heure où le président Tshisekedi exerce son second mandat, la relance de la politique de logement reste une urgence.
Le sort des maisons préfabriquées du site PMKO de Mbuji-mayi pose la question de la planification, du suivi et de l’engagement réel des institutions publiques dans les projets annoncés. Elle questionne aussi le silence des élus de la région, rarement vus sur ce site déserté.
Gaël Sabue Matand’a Kapol
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